Par Thomas Abgrall Correspondant à Beyrouth (Liban) — 7 décembre 2015
Transmission. Avant de présenter à la Philharmonie de Paris son album «Kalthoum», le trompettiste franco-libanais a tenu à Beyrouth le premier d’une série d’ateliers avec des étudiants.
«Stop, tout le monde s’arrête. Est-ce que l’un d’entre vous a fait attention à la mélodie de Beethoven jouée au piano ?» lance Ibrahim Maalouf, le doigt levé. En quelques secondes, la joyeuse cacophonie de violoncelle, de guitare, de flûte traversière et de saxo fait place au silence. Décontracté, en jean, baskets et tee-shirt, le trompettiste se pose près d’une petite fille toute sage, figée derrière son synthétiseur. «Ne jouez pas seuls, écoutez les autres, construisez vos rythmes ensemble. L’improvisation, c’est comme le langage : si tout le monde parle en même temps, on ne comprend rien.» Tout juste arrivé à l’aéroport de Beyrouth, Maalouf a déboulé au collège jésuite de Notre-Dame de Jamhour, sur les hauteurs de la capitale libanaise. Pendant deux jours, il anime bénévolement des ateliers d’improvisation avec des petits groupes d’élèves, débutants ou plus avancés. Il reviendra encore trois fois tout au long de l’année 2016.