Les écrans causent des problèmes d’apprentissage

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Les écrans causent des problèmes d’apprentissage

27 octobre 2016

Les écrans ont parfois des effets négatifs sur l'apprentissage et la concentration des plus jeunes. Une étude américaine propose des solutions.

Les enfants d’aujourd’hui grandissent immergés dans les médias numériques, « qui ont des effets tant positifs que négatifs sur leur développement » pour l’Académie américaine de pédiatrie. Pour « aider les familles à équilibrer la réalité et le numérique », l’AAP a publié vendredi 21 octobre une étude comprenant de nouveaux conseils sur l’usage des outils numériques.



Les enfants de moins deux ans ont besoin de jouer, de dormir, d’interagir avec leurs parents. Pour cela, les pédiatres américains déconseillent l’usage d’écrans avant 18 mois. Ils préconisent également de prévoir des « espaces hors connexion », c’est-à-dire des plages horaires où l’utilisation des écrans est interdite aux enfants. De même, ils déconseillent vivement d’utiliser une tablette ou un smartphone pour calmer l’enfant quand celui-ci est agité. Pas d’écran dans la chambre des enfants, privilégier l’échange en famille ou encore limiter le temps d’exposition à moins d’une heure par jour pour les 2 à 5 ans sont d’autres mesures évoquées.

Plus d’écran, moins de lecture
« Nous n’avons jamais eu autant de demandes de consultation pour des enfants, de plus en plus jeunes, avec des difficultés attentionnelles, des retards de parole ou de langage, des difficultés d’apprentissage… », souligne Carole Vanhoutte, orthophoniste et cofondatrice du groupe de réflexion Joue pense parle, dans Le Monde. L’impact de cette surexposition aux écrans se traduit aussi par des troubles du sommeil chez les adolescents gavés de réseaux sociaux, de séries ou de jeux en réseau. Autant de passe-temps chronophages retardant le sommeil. Une dette qui se répercute en journée, avec notamment un impact néfaste sur leur concentration en cours.

L’étude de l’AAP explique par ailleurs que les difficultés d’apprentissage se traduisent par des devoirs non terminés à cause du temps passé devant un écran. Rester devant un écran est une activité sédentaire qui empiète sur le sport, le dessin, la lecture, etc. Cette dernière se fait d’ailleurs de plus en plus rare chez les jeunes de moins de 16 ans. En 2015, ils étaient 61% à « ne jamais lire ou presque » selon une enquête de l’European School Project on Alcohol and Other Drugs (Espad), contre 53% en 2003. « Les parents jouent un rôle important dans l’éducation des enfants et des adolescents sur l’utilisation des outils multimédia, qui peuvent avoir des effets positifs et négatifs », explique Megan Moreno, auteur principal du rapport de l’Académie américaine de pédiatrie. « Les parents peuvent créer des frontières pour s’assurer que l’expérience médiatique de l’enfant reste positive. La clé c’est une utilisation attentive des médias dans une famille. » Car si Internet et les écrans peuvent être une formidable mine d’informations, il faut garder à l’esprit qu’ils peuvent être nocifs pour notre santé. L’artiste américain Moby l’a d’ailleurs souligné dans son dernier clip en pointant du doigt une société ultra-connectée.