Goûter la joie de vivre au Collège
Après le travail en équipe, nous veillerons cette année 2010-2011 à goûter la joie de vivre au Collège. Le travail en équipe a été mis en œuvre selon le génie propre de chaque division, de chaque discipline. Nous ne l’abandonnerons pas – les thèmes d’année s’empilent, ils ne se remplacent pas – mais apporterons quelques aménagements : par exemple, la règle de permanence au long de l’année sera assouplie. Et nous serons plus attentifs à la joie du succès en équipe, comme les Espagnols du Mondial.
JOIE DE VIVRE
La joie de vivre est faite de bien des joies, petites et grandes; tentons un inventaire, en sept catégories :
Ces joies sont inscrites en nous par la création. Le Dieu de bonté nous a créés bons dans un monde bon et il nous l’a confié. L’exercice droit de nos facultés produit le beau, le bon et suscite la joie. Cependant nous ne sommes pas tous et toujours joyeux, ni même heureux. Un ennemi a semé de l’ivraie dans le bon champ. Par le péché, la mort et le malheur sont entrés dans le monde. À chacune des joies on peut associer son antisymétrique, à chaque médaille son revers, à chaque béatitude sa malédiction. Certaines joies sont frelatées et conduisent au malheur. Ce monde bon est aussi une vallée de larmes. La condition humaine est devenue tragique.
Il a fallu la rédemption. Le Dieu de bonté nous a donné son Fils, qui par sa mort nous a libérés du péché et de la mort, ouvrant le champ à d’autres joies : la joie de se découvrir pardonné, sauvé ; les joies des Béatitudes : heureux les pauvres, heureux ceux qui pleurent, heureux les persécutés pour la justice.
JOIE DE VIVRE AU COLLEGE
Accompagnant la croissance des enfants, un collège est un lieu privilégié où peuvent naître et s’éprouver les joies naturelles de la création, comme on l’aura repéré au passage. Notre première tâche d’éducateurs est de les signaler aux élèves, pour qu’ils puissent mieux les goûter. En mathématiques, par exemple, remarquer la satisfaction du calcul exact ou de la mise en forme rigoureuse d’un raisonnement, souligner l’élégance d’une solution, éveiller à la réflexion sur la cohérence des sciences.
Nous ne pouvons faire abstraction de l’ivraie dans le champ. Si nous avons choisi ce thème, c’est aussi parce que nous avons noté des défaillances dans le vivre ensemble : l’apparition de cliques, le manque de respect des personnes et des biens, les conduites à risque. Le Collège met à jour son projet d’établissement ; le comité de pilotage du projet a tracé plusieurs lignes d’action que nous allons adopter et mettre en œuvre pour que progresse la vie collective.
Les mesures ne sont pas encore définies, mais le cadre est tracé. Il y aura des mesures de discipline pour les rangs, la propreté, le silence dans les couloirs ; et des mesures d’accompagnement pour ouvrir les bandes, éloigner la violence, encourager l’acceptation de l’autre.
JOIE DE VIVRE A LA MAISON
Ce que nous pourrons faire sera coup d’épée dans l’eau sans l’appui des parents. Le devoir d’éducation commence à la maison. Les défis du vivre ensemble au Collège reflètent les carences du savoir-vivre en société. C’est pourquoi nous associerons le Comité des parents à la définition des mesures et à leur mise en œuvre.
La joie de vivre est d’abord un don ; elle aussi le fruit d’un effort. Allons-y.
Bruno Sion, s.j.
Recteur