Autour de Marie, Notre Dame (25 mars 2009)

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Autour de Marie, Notre Dame (25 mars 2009)

[Album photos]

Le tout commence par quelques photographies empruntées à l'exposition "Le voile" de Roger Moukarzel...

Et le ton est donné !

 

La rencontre islamo-chrétienne, dans sa troisième édition, s'impose dans un paysage de tiraillement confessionnel. Officialisée par un décrêt ministériel, cette rencontre autour de Marie, rassemble effectivement tous les Libanais, tenant compte de la diversité de leurs croyances, prenant de chaque communauté religieuse ce qu'elle a de commun avec les autres. Ainsi, le 25 mars de chaque année marquera une pause commune autour de Notre Dame.

Un des initiateurs de ce projet, M. Nagy Khoury, secrétaire général de l'Amicale des Anciens de Jamhour, présente cet événement en relevant l'importance du lien commun, Enfin... Nous avons une fête nationale islamo-chrétienne ! martèle-t-il.

Le Provincial de la Compagnie de Jésus au P.O., le P. Victor Assouad, prend la parole ensuite, il évoque les multiples possibilités du dialogue, en soutenant surtout le dialogue au niveau de la vie spirituelle.

La récitation de Surat aal oumran par Cheikh Youssef el-Dik, rappelait à tous l'Annonce faite à Marie, un texte que l'on croirait extrait de l'Évangile.

Après le chant du tropaire byzantin de l'Annonciation, c'est au ministre Ibrahim Chamseddine, représentant la Fondation Imam Chamseddine pour le dialogue, d'exposer la place de Marie dans l'Islam, Marie citoyenne du monde.

 

Le P. Jean Dalmais, s.j. présente alors, dans un montage audiovisuel, sept lieux de pèlerinage au Liban. Montage signé Esper Wehbé après lequel les fidèles s'unissent dans l'humilité d'une invocation soufi entonnée par Cheikh Khodr Moujed. Place ensuite à la chorale de l'Université Antonine, dans un cantique maronite bien sonnant.

 

L'intervention de l'évêque Salim Ghazal, partant d'une expérience personnelle, s'est articulée autour de deux témoignages de fraternité islamo-chrétienne. Mgr Ghazal, avec beaucoup de lucidité et de courage, a relaté les épisodes fratricides dans les régions de l'est de Saïda et du Chouf, en montrant qu'à chaque occasion, il y eut de véritables et sincères manifestations de fraternité. Une intervention qui a profondément saisi les aspirations du peuple libanais.

 

Une seconde invocation soufi évoquant la pureté de la Vierge Marie, a été interprétée par la Troupe de derviches tourneurs de Tripoli. Le son des percussions orientales apportait à la ferveur ambiante quelque chose de profondément humble.

 

L'intervention de S.E.M. Bassam Tourbah s'articulait autour de la place de Marie, Celle que Dieu a préférée entre toutes les femmes, celle que musulmans et chrétiens vénèrent profondément. Marie qui rassemble tous ses fils.

 

Des invocations musulmanes et d'autres chrétiennes ont été interprétées par diverses formations, elle glorifiaient Celle choisie parmi toutes les femmes.

 

La parole ensuite est donnée au prédicateur Amr Khaled, un des plus importants du monde musulman, venu spécialement de Londres pour cette rencontre. Il évoque le dialogue auquel invite le Coran, un dialogue élevé, le Coran porte le concept d'Ensemble et fait de la différence une richesse et non un facteur de dissociation. De même, les différentes confessions religieuses sont faites pour la rencontre, leurs points communs sont nombreux. M. Amr khaled, avec beaucoup d'émotion, fait part de sa dévotion à la Vierge Marie, Elle est La Mère. Il souligne ensuite l'amour que porte l'Islam à Marie, c'est l'unique femme que le Coran cite par son prénom. M. Khaled de poursuivre sur une interrogation : Pourquoi Marie est-elle si majestueuse ? sa réponse est emplie de ferveur et d'amour, il rappelle que Marie est à l'origine des valeurs et des principes de confiance, de don, d'amour, de pardon... Il achève son intervention sur l'immensité des horizons qu'ouvre le dialogue entre toutes les religions.

 

Ce brillant plaidoyer en faveur de l'amour et  de l'ouverture est suivi par la non moins brillante interprétation de Pascale Sacre de Ya Maryamou l bikrou foukti.

 

Place ensuite à la prière d'intercession lue à l'unisson par 18 personnes de différentes confessions religieuses. Un moment destiné certes à s'inscrire dans l'histoire de la réconciliation au Liban.

La Chorale Méli Mélodies, Chorale d'élèves du Collège, interprète 3 chants du répertoire religieux traditionnel, l'assistance est ensuite invitée sur l'esplanade de l'église pour une interprétation soufi de la spiritualité par les Derviches tourneurs.

 

Cette rencontre qui démarra en 2007 comme une bouteille lancée à la mer, est désormais une station importante dans la vie religieuse des communautés libanaises, avec un programme chargé qui laisse la place à chaque confession de faire partager son amour de Marie.

 

Neyla Chidiac

BCP